J’aime les SAAB et si avant d’être une passion cela n’a été qu’un gagne pain en revanche j’ai toujours idolâtré les V8 Yankees. Cette passion est surement née des récits et « exploits » de mon paternel au volant de Mustang achetées en Allemagne lors de sa carrière militaire… Et entretenue toute ma jeunesse lors du moindre rassemblement d’ancienne et abonnements à Nitro, Chrome et Flamme, Auto loisir..
Pourquoi cette Plymouth ? Et bien c’est un peu comme les femmes si certains rêvent tous d’un type bien défini et ne finissent pas toujours avec la bombe de leur rêve moi j’ai la chance d’avoir trouvé ma Top model.
Flash back, il y a très longtemps arrivé dans l’arrondissement d’Arras pour y servir mon pays nous avions les confirmations routières à effectuer sur deux, quatre voir six roues pour confirmer les jeunes recrues fraichement reçu au permis de conduire et donc nous avions un certain nombre de circuits de jour comme de nuit à accomplir pour valider l’obtention du permis de nos futurs « chauffards ». Un circuit de confirmation m’amenait à passer régulièrement devant cette auto US parquée au bord d’un pâturage, avachie, décrépie et qui à chaque passage semestriel s’enfonçait inexorablement dans la glaise. Est-ce la pitié, le désir à chaque passage d’aller la découvrir, l’envie de faire le premier pas pour connaitre son odieux propriétaire ? Toujours est il que je suis tombé amoureux de ses lignes et de son nom « Barracuda », mais à la différence des bonnes séries américaines on ne s’est jamais marié car le jour de faire enfin le premier pas la Belle n’était plus là.
Je vous rassure l’histoire ne s’est pas fini ainsi car si je suis passé par nombre d’autre aventure sans lendemain avec Alpine, Cosworth, Lancia, Alfa… J’ai retrouvé quelques années plus tard une frangine à mon premier coup de foudre.
Elle était là à m’attendre dans son coin, coupée du monde et de la civilisation, les tripes à l'air, le copain qui m'accompagnait, carrossier de métier c'est posé des questions sur mon état de santé et sur la transe qui ne m'a pas quitté au premier regard.

Que je vous fasse les présentations, c'est donc une Barracuda de la marque Plymouth une auto née en 1970 et qui fait parti des 26 autos importées à l'époque en France par Chrysler France vendu neuve en 1971 à un couple de forain qui souhaitait offrir l'auto à leur fils pour ses 18 ans. Elle est équipée d'un V8 340 Ci (5600cm3) et d'une boite auto 727 et comme beaucoup d'autos américaines importées en France à cette même époque d'une liste d'options conséquentes. Les taxes importantes obligeant les importateurs à importer les modèle de base mais avec "toutes" les options la Barracuda étant le modèle de base, la Gran coupé le modèle luxe et la Cuda le modèle sport aux USA toujours sur la même base. Anecdote les propriétaires étant normands, Chrysler leur propose de prendre possession de leur auto directement au port du Havre mais le chemin du retour ne fut pas un long fleuve tranquille car le moteur rend l’âme en cours de route par manque d'huile...
L'affaire rapidement conclut, ça vous étonne, quelle ne fut pas la surprise de mon amie de me voir débarquer par surprise avec ma maitresse à la maison.

L'auto avait commencé à recevoir un semblant de "rénovation" à coup d'antigravillon et avait été intégralement sablée et phosphatée, les kilos de sables restées sur la moquette et sous la banquette, l'atteste; mais surement resté longtemps sans protection un certain nombre de point de corrosion commençait à pointer leur nez à travers le phosphatant.
Décision est prise de tout mettre à poil par principe et pour éviter les surprises. Je décide de restaurer dans le respect de l'origine en adoptant juste quelques pièces performances pour agrémenter la conduite et si facile à trouver de l'autre côté de l'Atlantique pour ce type d'auto, l'auto est très saine. Une restauration que j'imagine facile et rapidement sur route, l'inconscient!!
Rapidement j'attaque le démontage:

Décapeur, spatule je gratte à tout va l'anti gravillon et cette couleur fushia choisit par l'ancien proprio...

Pour des questions "d'économie" et de "rapidité" je fais le choix de la perceuse, meuleuse, brosses nylon, ... dix perceuses, trois meuleuses, une palette de brosse divers et variées et un nombre d'heure incalculable je vous confirme ce n'était surement pas le bon choix. Chaque élément décapé à blanc et aussitôt phosphaté.

Quand je vous dit à blanc, je vous confirme je connais les moindre parties de son anatomie..

Y'a bien quelques surprises cachées à coup de "choucroute" mais réparées à l'ancienne et pour ma satisfaction personnelle.
Avant:

Aprés:

Un an après les premiers pas, ça prend forme mais déjà du retard dans le planning:

J'en profite pour faire mieux que d'origine côté protection:


Pour moi les années 70, c'est l'explosion de couleur et je veux que ça pète donc le choix du orange vitaminé s'impose de lui même donc premier essai de couleur:

En parallèle j'attaque la mécanique qui a déjà était reconditionnée mais par principe j'aime jeté mon oeil et je veux remettre un coup de barbouille. Donc c'est un V8 de 5600 cm3 que les américains appellent "small bloc" car inférieur à 6 litres de cylindrée. Ce moteur était en option chez Plymouth car considéré comme un moteur performance avec ses 275cv SAE le modèle de base étant sagement équipé du six cylindres de 2.8 litres.

Le point fort de ce moteur ces culasses avec de grosses soupapes et un ratio de 10.5/1 qui compriment déjà fort.
