[9-3 « combi coupé » pack 2.2 Tid bm5 MY98:]
Depuis longtemps j’ai un faible pour SAAB, en fait vu mon âge je n’ai d’abord connu que les 900 ‘classiques’ qui par leurs formes très particulières sortaient du lot de la production des années 80. Leurs proportions uniques et leurs performances, leur coté robuste mais sophistiqué, et leur style cossu sans être clinquant les placent pour moi à part, je n’irai pas jusqu'à dire au-dessus car d’autre marques peuvent faire intrinsèquement mieux dans certains domaines, mais pas avec la même singularité.
A l’arrivée de la 9000 les choses se sont confirmées, puis la 900NG quoiqu’en dise certains a su garder l’ADN de la marque. Pour moi les phases II sont toujours plus abouties, fiabilisées et améliorée la 9-3 de 1998 m’apparaît pour le coup comme une vraie « cool car » qui comme la 9-5 m’apparaît comme la plus aboutie des SAAB en ayant pour le coup réussi à presque complétement effacé toute parenté visible avec GM.
Je lorgnais donc sans me pressé du coté des 9-3, lorsque ma sœur à vendu la sienne en 2004 pour passer à une 9-5 estate. Certes je n’avais jamais considéré de diesel mais l’occasion a fait que je lui ai repris sa 9-3 Tid.
Il s’agit d’une 9-3 2.2 Tid bm5 « combi coupé » de juillet 1998. (Parmi les premières de l’appellation 9-3) dont je suis le troisième propiétaire depuis octobre 2004 à 136000 km, elle a un historique connu. Elle est noire comme devrait être toute vraie SAAB.
Coté équipement, c’est une finition pack qui comprend en plus de la finition de base :
• La climatisation auto (ACC),
• le combiné radio 35W 4HP avec les commandes au volant (AS1),
• Volant et soufflet de levier de vitesse en cuir,
• les phares de brouillard.
Les ingénieurs de chez SAAB ayant des esprits pragmatiques et apparemment pas encore bridés par les « cost-killers » de GM à l’époque, tous les pré-câblages pour les diverses options existent déjà. J’ai récupéré des éléments sur des voitures promises à un avenir funeste, J’ai donc pu installer :
• un récepteur de télécommande et la télécommande IR (mais pas encore fait activer via Tech2)
• un commodo de commande clignoteurs/ phares / régulateur de vitesse
Les capteurs d’accélérateur, embrayage et freins étant déjà existants (du moins sur la version pack) ce qui en fait véritablement un élément « plug & play ».
• des poignées intérieures chromées.
J’ai récupéré mais pas installé :
• Un ampli, les connexions et les 2 HPs pour convertir l’AS1 en AS2 même combiné radio CD mais avec 70W et 6HP.
J’ai aussi 2 x SID1 de rechange, 2 x modules ACC dont les pixels sont défaillants mais parfaitement fonctionnels, ainsi que divers accessoires, commandes et boutons dont la valeur en pièces de rechange OEM est « hallucinante », ce qui fait des accessoires d’origine « vintage » à des prix imbattables.
Coté agrément et confort, rien à redire après 16 ans d’utilisation, les amortisseurs seraient certes à changer ; mais en comparant avec un Peugeot 407 de la même année ayant été utilisée dans des conditions similaires de suivi, aucune comparaison possible quant à la tenue des matériaux au travers du temps, les tissus, revêtements et assemblages sont toujours impeccables sur la SAAB quand les sièges sont avachis et les tissus flétris ou déchiré sur la Peugeot.
Pour l’équipement, idem, toutes les fonctions électriques sont 100% opérationnelles, seule la tresse annelée du brin d’antenne s’est trouvée sectionnée, ce qui l’empêche de rentrer et sortir correctement.
Coté mécanique, Le 2.2 Tid d’origine GM n’a pas bonne réputation, pourtant je dois dire que je n’ai jamais eu de gros problème avec lui, jusqu'à 200 000 km tout en ayant un entretient standard suivant les préconisations constructeur pour ce qui est des vidanges et remplacement de filtres et en ayant fait quasiment que de la ville de 2004 (136000 km) à 2010 (225 000 km):
Il y a toutes fois eu des extras :
• 2006 / 195 000 km Seule panne immobilisante : prise d’air sur durit de GO… comme c’est arrivé en Corse et que là-bas les SAAB sont plus rares que les soucoupes volantes, le garage Opel d’Ajaccio n’ a pu identifier la panne. Il a fallu rapatrier la voiture sur le continent (Alliaux à Puget/Argens ) qui a immédiatement diagnostiqué le problème, tout cela pour 150€ TTC de réparation… Service impeccable au passage. Merci l’assurance rapatriement sinon cela aurait été une vraie punition !
• 2009 / 215 000 km Pas résolu, le classique et redondant coup du « check engine » / « limp mode » dans les montées en charge ou au-delà des vitesses légales. Très pénible dès que l’on est sur autoroute ou en charge et qu’il y a une montée.
Le changement du débit mètre (Pierburg), le nettoyage de la vanne EGR, n’y ont rien fait.
Un premier changement de débitmètre (Bosch) a été fait à 120 000 km avec la courroie d’accessoire, j’ai donc un débitmètre Bosch réputé bon en réserve.
Je soupçonne que le capteur de pression turbo ou l’actuateur du turbo, (code ODB intake pressure high) mais aucun garage n’a pu déterminer l’origine du problème (Opel SAAB Le Havre / Chevrolet SAAB SNOA Rouen ou autre…pas très intéressé par le problème d’ailleurs) bien dommage que le spécialiste SAAB local (J.-M. Morin) ait revendu son affaire vers 2007… il aurait surement résolu le problème)
Il y a en plus un problème d’échangeur qui brouille les pistes, le liquide de refroidissement est souillé mais son niveau est constant, et lorsque la voiture est en frein moteur à haute vitesse de la fumée planche sort de l’échappement. L’admission est aussi extrêmement encrassée.
Bref à 16 ans révolu et plus de 240 000 km le dilemme se pose :
La vendre mais à qui et à quel prix ou la faire durer mais à quel prix ?
Les amortisseurs et la ligne d’échappement sont fatigués, et ce problème de « check engine » récurent n’incite plus à de grandes virées. Ajoutez à cela qu’avec 2 enfants qui grandissent à conduire à l’école le matin le système des 2 portes commence à être fatiguant.
Certes elle présente toujours aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du fait de la qualité des assemblages et matériaux utilisés, les peintures, vernis, tôles, joints, plastiques, mousses et tissus ont remarquablement bien résisté à l’outrage du temps, mais le bourdonnement du 2.2 Tid fatigue à la longue.
Je me résous donc à la remplacer.
Vu mon faible kilométrage annuel (13 500 km en ce moment), je me suis refusé à considérer le gasoil qui n’est normalement pas conçu pour mon type d’usage. C’est certes intéressant à la pompe mais de moins en moins fiable au-delà de 150 000 km. Les artifices permettant d’être en conformité avec les normes Euro V, VI… ont rendu l’environnement du moteur de plus en plus complexe et globalement moins robuste que par la passé : pompe à haute pression, EGR, catalyseur, FAP… même si l’ensemble à gagner en performance et agrément, ça claque toujours au ralentit et la plage d’utilisation est limitée.
J’avais envisagé la Citroën C5 II en finition confort ou exclusive, mais en essence le 1.8i et le 1.6 VTI semblent lymphatiques (de toute façon indisponible en exclusive), le 2.0i gourmant (BM5 à l’embrayage fragile, BA4 dépassée) , le 3.0i pas raisonnable et le 1.6 THP intéressant mais avec une réputation désastreuse concernant sa fiabilité (avant 2011 donc pour des modèles dans mon budget). J’ai donc fini par reconsidérer une SAAB fonctionnant à l’E85 comme une alternative séduisante, malgré l’absence de réseau de la marque.
J’ai donc fini par me séparer de la belle, au moment de choisir une remplaçante à la voiture de Madame.
Je ne vous cache pas que cela m’a laissé un goût amer de l’avoir laisser à seulement encore si jeune & jolie 245000 km & 16 ans. Reste à espérer qu’elle aura une fin digne.
Il n'en reste pas moins que pour moi les 9-3 I dégagent un parfum particulier, et elles m'accrochent le regard dès que j'en croise une sur la route.
Alors un jour peut-être je me laisserai tenté à nouveau ... une aero ou un viggen qui sait?
Fiveten Sason.

