Signe extérieur d'achat réussi: ma femme se voit bien la conduire... Je lui laisse volontiers le monospace diesel (un C-Max TDCi 140 tout de même).
Peut-être est-ce le moment, alors que je ne travaille pas aujourd'hui (une fois n'est pas coutume), et que je ronge mon frein dans l'attente de percevoir ma nouvelle monture, de me présenter et d'expliquer les chemins tortueux qui m'ont mené (tardivement) à acquérir une 9-5 Griffin V6 ?
Banco.
Né en 1975, mon amour de la bagnole remonte au début des années 80: à cette époque, je collectionnais les Majorette (mon argent de poche y passait, ou bien je rêvais dans les magasins de modèles réduits -pour les "vieux parisiens, mon immeuble du boulevard Saint Germain était coincé entre deux magasins Eole), mais nous jouions aussi à des jeux de cartes dont personne n'a jamais su les règles mais qui semblaient consister à comparer des spécificités d'avions ou de voitures: j'ai pu rêver de supercar assez jeune.
Fin des années 80, début 90, je m'aperçois que la singularité m'habite: Saab me fait plus rêver que BMW, Venturi ou Alpine plus que Ferrari ou Porsche. Mes choix commencent à quitter la comparaison stricto sensu et très pragmatique des performances, cylindrées, longueur ou largeur des jeux de cartes pour l'irrationnel de la passion. Une Béhème ? très peu pour moi. Une merco ? encore moins (sauf bien entendu quelques modèles spécifiques, donc rares, donc chères, donc voués à ne jamais fréquenter mon garage).
Les années passent. En bon parisien, j'aime les voitures, mais je n'en ai pas besoin. Je ne passe pas mon permis, mais je continue de rêver. Je n'ai pas de bagnoles mais j'ai des idées. Je travaille dans la presse depuis 10 ans lorsqu'en 2005 je combine passion professionnelle ET personnelle en lançant un magazine: l'Oeil Automobile. Succès d'estime (Sélectionné au grand prix des médias 2005 CB News, catégorie meilleur lancement presse). Pourtant, le succès n'est pas au rendez-vous. Totalement absorbé par la rédaction, j'en néglige mon premier métier, la vente d'espaces pubs. Résultat, on arrête les frais (après bien des déboires avec les NMPP devenues Prestalis). 
Départ en province, obligation de passer le permis, des voitures utilitaires, mais toujours un brin "plaisir": Mégane 1 ph 2 RXT 1.6 16v (moteur sympa, chassis nickel, finition Renault, je crois que tout est dit), et Ford C-Max TDCi 140 génial sur autoroute, avec l'overboost et les 6 vitesses, mais moyen sur les routes sinueuses de charente maritime, département ou nous nous sommes installés avec ma femme, et désormais nos deux enfants (4 ans 1/2 et 8 mois aujourd'hui).
Changement de vie pour les deux: de cadres sup, nous sommes devenus éducateur pour ado en difficulté pour l'un (moi), infirmière pour l'autre (ma femme). Après avoir acheter la maison, je peux enfin réaliser mon rêve: avoir une voiture plaisir... Je prenais le temps. Je regardais les annonces... J'hésitais, je laissais passer les bonnes occases (une Venturi 200 Cup 221, V6 turbo et 200ch à 15 kEuros, une 9-3 Cab RHD 2 litres atmo Jaune monte carlo connue ici bas à 3,5 kEuros). Et la semaine dernière, ma femme, que je croyais mitigée concernant mon projet me dit: "t'en es ou de tes bagnoles, la mégane a 192 000 bornes, faudrait s'activer". J'avais mon feu vert. Je tombe sur la 9-5 Griffin suscitée. Je la vois, je l'essaie, je prends des infos notamment ici.
Ayé je suis saabiste. Près de 25 ans après avoir commencé à rêver Saab.
Pas encore la quarantaine mais déjà comblé: femme, 2 enfants adorables, un épagneul breton, une maison, un monospace et la voiture de papa: la SAAB comme dit déjà ma fille.