Re: Alpine V6 turbo ... ou l'école de la patience
Publié : mer. sept. 14, 2011 12:07 am
Salut !
Il y a un moment, je m’étais dit qu’il faudrait que je vous présente une de mes autos. Mais ses vieilleries agaçantes m’en avaient détourné et ma passion pour elle s’en était trouvée amoindrie, au point que j’avais même projeté de la vendre au profit d’une production d’outre Rhin réputée « sans souci ».
Et puis dans la perspective d’un déménagement, je me suis penché dessus (en fait, allongé dessous) afin qu’elle puisse prendre la route et … le plaisir est revenu ; alors je vous la présente et réponds ainsi au souhait de certains d’entre vous de le faire.
Donc la bestiole : une Alpine V6 turbo, nom de code GTA D50205.
En fait, à la base, je m’étais mis à la recherche d’une A310 V6 phase 2 … rapport à des souvenirs de gosse. Puis les aléas de la recherche ont fait que … bientôt 10 ans et 27.000 kms (kilométrage actuel : 147.500 kms) que la GTA accompagne mes ballades, qu’elle a occupé bon nombre de mes soirées (pourquoi utiliser le passé ?), et copieusement allégé mon portefeuille (de ce coté là, il semblerait que ça aille mieux).
Cette demoiselle est sortie de l’usine de Dieppe en 1989 (avec certaines spécificités esthétiques du millésime 1988 … les joies de la fabrication artisanale, sans doute). Elle fut commandée par un client allemand qui la dotât des options suivantes : intérieur cuir, chaine Philips 4x20W 6HP (HS lors de l’achat et donc remplacée par un autoradio Pioneer), ABS , teinte spéciale rouge vésuve de chez Matra et pneus arrières Pirelli P700z en 255/45/15. Précisons qu’à l’époque, la législation allemande imposait le pot catalytique, ce dont est équipée (normalement) ma voiture.
Parlons un peu technique :
=> Moteur 6 cylindres PRV 2.458 cm3, type Z7U-734, monté en porte à faux arrière – propulsion,
=> 185 cv à 5.750 tr/mn (200 cv en version non catalysée), 30,2 m/kg à 2.200 tr/mn,
=> Bloc et culasse en alliage léger,
=> Turbo Garrett T3 refroidit par eau, pression de 0,70 bar, intercooler, dump-valve à recirculation Bosch renforcée,
=> Injection Multipoints, gestion électronique intégrale RENIX avec détecteur de cliquetis,
=> L=433 cm, l=175 cm, H=119 cm,
=> Poids = 1.140 kg avec les pleins (répartition des masses : 36% avant ; 64% arrière),
=> 73 litres de carburant (coffre avant – SP98 uniquement), 7,5 litres d’huile de synthèse type 15w50 (Motul 300V … par exemple), 15 litres de liquide de refroidissement.
=> Performances (relevées par Sport Auto à l’époque) : 0-100 km/h = 7,11 sec ; 1.000 m DA = 26,4 sec ; V max = 253 km/h.
Qu’en dire si ce n’est que je l’ai achetée roulante (c’est un bien grand mot …) à son deuxième propriétaire, et que du fait de 6 années d’immobilisation elle a eu droit à une remise en ordre sérieuse (refroidissement, trains roulants, freinage, allumage, distribution, collecteurs + échappement, transmissions, embrayage + émetteur/récepteur, multiples réparations électriques, ciel de toit, … du classique en fait). Malgré le temps passé et parfois le désespoir que « ça ne marche pas », je lui rends de ne jamais m’avoir laissé en rade sur le bord de la route. Heureusement, le travail paie : aujourd’hui, elle est relativement fiable et je n’appréhende plus de partir pour quelques longs kilomètres à son volant … avec l’outillage de survie.
A retenir cependant : peu de spécialistes, globalement refusée dans le réseau Renault, disponibilité des pièces très problématique et re-fabrications quasi inexistantes, clubs et forums accueillants et très actifs.
Ma perception du sujet :
Points positifs :
=> Véhicule rare qui suscite de plus en plus d’intérêt,
=> Performances intéressantes, freinage endurant et comportement incisif,
=> GT confortable,
=> Carrosserie insensible à la rouille (vérifier tout de même l’état du châssis poutre),
Points négatifs :
=> Mode d’emploi nécessaire car comportement « pointu » à la limite,
=> Qualité des matériaux et finition déplorables,
=> Périphériques moteur fragiles (du fait de l’importante chaleur qui règne dans le compartiment moteur),
=> Sensibilité au vent latéral.
En guise de conclusion et si toutefois il vous venait l’envie de faire un jour l’acquisition d’une GT Française, FONCEZ !!!!!
Mais soyez prévenus, l’Alpine V6 turbo est une voiture attachante à la condition d’être à son achat conscient du fait qu’elle mérite une attention particulière et permanente, car disons le tout net, elle n’a pas été conçue pour (bien) vieillir. Ajoutez-y le fait que de manière générale, leurs propriétaires successifs ne leur ont pas administré les soins requis et vous pourrez mesurer l’ampleur du problème.
Cependant, quelques très beaux exemplaires peu kilométrés subsistent et le marché de l’offre est relativement important. On y côtoie du très beau comme du « vraiment pas frais » pour un prix qui oscille entre 8.500€ et 16.000€ pour la V6 turbo « classique ». La côte est inférieure pour les V6 atmo (V6 gt - type D500), se situe vers 19.000€ pour une belle et rare version « Mille Miles » (200 cv), voire 30.000€ pour une très convoitée version « Le Mans » (185 cv). Il semblerait que la côte globale du marché grimpe depuis quelques années à l’instar des autres productions de « Monsieur Jean » … peut être que du fait de l’ambiance économique actuelle, cette augmentation durera moins longtemps que les impôts !!!!



A+
Wilson
EDIT : bien vu DAT pour les dates ...
EDIT : nouveaux liens photos.
Il y a un moment, je m’étais dit qu’il faudrait que je vous présente une de mes autos. Mais ses vieilleries agaçantes m’en avaient détourné et ma passion pour elle s’en était trouvée amoindrie, au point que j’avais même projeté de la vendre au profit d’une production d’outre Rhin réputée « sans souci ».
Et puis dans la perspective d’un déménagement, je me suis penché dessus (en fait, allongé dessous) afin qu’elle puisse prendre la route et … le plaisir est revenu ; alors je vous la présente et réponds ainsi au souhait de certains d’entre vous de le faire.
Donc la bestiole : une Alpine V6 turbo, nom de code GTA D50205.
En fait, à la base, je m’étais mis à la recherche d’une A310 V6 phase 2 … rapport à des souvenirs de gosse. Puis les aléas de la recherche ont fait que … bientôt 10 ans et 27.000 kms (kilométrage actuel : 147.500 kms) que la GTA accompagne mes ballades, qu’elle a occupé bon nombre de mes soirées (pourquoi utiliser le passé ?), et copieusement allégé mon portefeuille (de ce coté là, il semblerait que ça aille mieux).
Cette demoiselle est sortie de l’usine de Dieppe en 1989 (avec certaines spécificités esthétiques du millésime 1988 … les joies de la fabrication artisanale, sans doute). Elle fut commandée par un client allemand qui la dotât des options suivantes : intérieur cuir, chaine Philips 4x20W 6HP (HS lors de l’achat et donc remplacée par un autoradio Pioneer), ABS , teinte spéciale rouge vésuve de chez Matra et pneus arrières Pirelli P700z en 255/45/15. Précisons qu’à l’époque, la législation allemande imposait le pot catalytique, ce dont est équipée (normalement) ma voiture.
Parlons un peu technique :
=> Moteur 6 cylindres PRV 2.458 cm3, type Z7U-734, monté en porte à faux arrière – propulsion,
=> 185 cv à 5.750 tr/mn (200 cv en version non catalysée), 30,2 m/kg à 2.200 tr/mn,
=> Bloc et culasse en alliage léger,
=> Turbo Garrett T3 refroidit par eau, pression de 0,70 bar, intercooler, dump-valve à recirculation Bosch renforcée,
=> Injection Multipoints, gestion électronique intégrale RENIX avec détecteur de cliquetis,
=> L=433 cm, l=175 cm, H=119 cm,
=> Poids = 1.140 kg avec les pleins (répartition des masses : 36% avant ; 64% arrière),
=> 73 litres de carburant (coffre avant – SP98 uniquement), 7,5 litres d’huile de synthèse type 15w50 (Motul 300V … par exemple), 15 litres de liquide de refroidissement.
=> Performances (relevées par Sport Auto à l’époque) : 0-100 km/h = 7,11 sec ; 1.000 m DA = 26,4 sec ; V max = 253 km/h.
Qu’en dire si ce n’est que je l’ai achetée roulante (c’est un bien grand mot …) à son deuxième propriétaire, et que du fait de 6 années d’immobilisation elle a eu droit à une remise en ordre sérieuse (refroidissement, trains roulants, freinage, allumage, distribution, collecteurs + échappement, transmissions, embrayage + émetteur/récepteur, multiples réparations électriques, ciel de toit, … du classique en fait). Malgré le temps passé et parfois le désespoir que « ça ne marche pas », je lui rends de ne jamais m’avoir laissé en rade sur le bord de la route. Heureusement, le travail paie : aujourd’hui, elle est relativement fiable et je n’appréhende plus de partir pour quelques longs kilomètres à son volant … avec l’outillage de survie.
A retenir cependant : peu de spécialistes, globalement refusée dans le réseau Renault, disponibilité des pièces très problématique et re-fabrications quasi inexistantes, clubs et forums accueillants et très actifs.
Ma perception du sujet :
Points positifs :
=> Véhicule rare qui suscite de plus en plus d’intérêt,
=> Performances intéressantes, freinage endurant et comportement incisif,
=> GT confortable,
=> Carrosserie insensible à la rouille (vérifier tout de même l’état du châssis poutre),
Points négatifs :
=> Mode d’emploi nécessaire car comportement « pointu » à la limite,
=> Qualité des matériaux et finition déplorables,
=> Périphériques moteur fragiles (du fait de l’importante chaleur qui règne dans le compartiment moteur),
=> Sensibilité au vent latéral.
En guise de conclusion et si toutefois il vous venait l’envie de faire un jour l’acquisition d’une GT Française, FONCEZ !!!!!
Mais soyez prévenus, l’Alpine V6 turbo est une voiture attachante à la condition d’être à son achat conscient du fait qu’elle mérite une attention particulière et permanente, car disons le tout net, elle n’a pas été conçue pour (bien) vieillir. Ajoutez-y le fait que de manière générale, leurs propriétaires successifs ne leur ont pas administré les soins requis et vous pourrez mesurer l’ampleur du problème.
Cependant, quelques très beaux exemplaires peu kilométrés subsistent et le marché de l’offre est relativement important. On y côtoie du très beau comme du « vraiment pas frais » pour un prix qui oscille entre 8.500€ et 16.000€ pour la V6 turbo « classique ». La côte est inférieure pour les V6 atmo (V6 gt - type D500), se situe vers 19.000€ pour une belle et rare version « Mille Miles » (200 cv), voire 30.000€ pour une très convoitée version « Le Mans » (185 cv). Il semblerait que la côte globale du marché grimpe depuis quelques années à l’instar des autres productions de « Monsieur Jean » … peut être que du fait de l’ambiance économique actuelle, cette augmentation durera moins longtemps que les impôts !!!!



A+
Wilson
EDIT : bien vu DAT pour les dates ...
EDIT : nouveaux liens photos.