Alors que Marseille dort encore... 6:30 en ce dernier dimanche, je m'apprête et réunis tout le matériel nécessaire à ma petite virée solitaire. De solitaire, finalement, il n'y que le nom !
Le GPS (de rando) a des piles pleines, le camel back (ou pack...) est rempli d'un bon breuvage sucré... Et moi, le ventre encore un peu lourd des pâtes goinfrées avec délectation la veille, histoire que ça me tienne au ventre.
Tout doucement, je descends les 23 marches qui séparent l'étage nuit de la partie salon et pièces de vie de mon logement. Je n'ai pas envie de réveiller mes enfants et encore moins ma femme pour qui ce jour reste la fête des mères.
Une fois mon café bu, mon yaourt dégusté avec entrain, me voilà refermant la porte de l'entrée chargé de mon bazar.
Quatre étages plus bas, me voilà au beau milieu de la rue, déserte à cause de l'heure trop matinale de ce 30 mai 2010.
Au loin,la silhouette sombre (et sale) de ma compagne du matin se détache de ses voisines toutes blanches et grises. De temps à autres, une couleur vient ponctuer cette vision linéaire qu'à le passant regardant tous ces véhicules garés sur le trottoir.
La clé dans la serrure d mon garage me donne accès à mon autre compagne... compagnons de la matinée. Mon VTT m'attend fièrement sur ses deux roues, appuyé sur le mur. Freins à disques avant arrière et à huile, fourche hydraulique à grand débattement... Bref un fidèle destrier qui ne m'à jamais lâché même dans les pires conditions.
Je le regonfle un peu, complète mon équipement de quelques rustines, démontes pneus, pompe et tourne vis... Sans oublier l'indispensable casque qui en cas de chute...
Garage refermé, je remonte doucement la rue toujours aussi silencieuse. Petit crochet par la pâtisserie du coin qui me fournira mon complément de graisse et de sucre (made in haribo) pour la matinée.
Me voilà enfin devant mon superbe break. Une pression sur ma télécommande et tout mon paquetage se retrouver déversé en vrac sur le siège passager.
J'ouvre mon coffre et, comme je l'avais déjà fait à plusieurs reprises, replis la partie 2/3 de la banquette arrière. J'en profite pour retirer le cache bagage et le glisser entre les sièges arrière et les deux sièges avants.
Une fois cette opération effectuée, j'entame le démontage de mon VTT. Plus rien n'entrave son chargement !
Selle et roue retirée, je prends le cadre armée de sa roue arrière et commence à le positionner, cul en avant. En deux en trois mouvements, le voilà entièrement avalé par le coffre volumineux de la 9-5.
Je n'ai plus qu'à charger la roue avant et la selle... Autant dire une formalité.
Le clac sourd du coffre se refermant me confirme qu'il est bien verrouillé.
Je règle le GPS garmin de ma saab, direction Vaugine, une petite commune typique de la belle région du Luberon que j'ai decidé d'aller explorer en compagnie d'un bon ami vttiste.
Heure d'arrivée : 8:29... Sans appel, il est déjà 7:25, je n'ai pas la plein de fait et j'avais rendez vous à 8:00...
Les gendarmes font ils grasse mat le dimanche ?
Bref, je démarre et coupe court à travers un Marseille qui commence à se réveiller.
Prado... Castellanne...
Alors que Marseille dort encore,, j'assiste au spectacle de ceux finissants leurs nuit... blanche. Ce petit groupe avait du bien charger en alcool toute la nuit... À 7:45, certains ne tenaient encore à peine debout. Ah, jeunesse...
Cours lieutaud... Tunnel sous la gare et me voilà qui m'élance sur l'autoroute menant aux futurs moments de bonheur.
J'ai envie d'envoyer du bois ce matin. Et comme j'ai un timing à tenir pour l'heure du retour (fête des mères oblige), je m'affranchi des limitations. Les seuls radars fixes me sont connus... Je tente le diable !
Bifurcation en direction d'Aix en Provence, j'enfonce la pédale de droite pour profiter du boulevard vide qui s'offre à moi ! Par boulevard, entendons autoroute déserte !
Ouffff.... 130 150 180 200... En quelques secondes, les 250 chevaux aerophilisés de ma Saab me propulsent à des vitesses peu raisonnables... Je calme le jeu d'autant que je m'approche rapidement de la station essence où il me faut lâcher mes 70-80 € de SP98... sic
Immobilisation du véhicule,je plug la pompe dans l'orifice prévu à cet effet et déverse les litres de la boisson favorite de ma voiture. 5 minutes plus tard, je paye, sors, monte et redémarre.
Rampe de lacement de ma fusée, le S est maintenant enfoncé. Dépassement sur la voix d'accélération des voitures arrivant sur l'autoroute, me voilà déjà à 180, ma vitesse de croisière sur ce trajet de 80km.
Heure d'arrivée estimée : 8:29. J'ai au moins gagné le temps perdu à faire le plein.
Les sinuosités de l'autoroute m'emmènent rapidement jusqu'à Aix que je dépasse en direction de Manosque. Sortie finale : Pertuis.
Peu de monde, moyenne respectée. J'avance bien !
Arrivée au péage, ma CB fait son boulot. Good girl !
Petite voie rapide, l'occasion de faire un départ arrêté en mode sport. Wooooaaaaa, ca marche fort ce matin. Quelques kilomètres plus loin, me voilà sur des petites routes sinueuses oscillant entre les valons et autres petites collines si particulières au Luberon.
Je suis alors surpris par les reprises fulgurantes de mon aero. Ça envoi vraiment du bois.
Tout en faisant attention aux rares voitures que je croise l'espace de quelques millisecondes, je me fais vraiment plaisir. La voiture ne bronche pas, la température reste constante, l'ABS s'activer lors des freinages un peu brutaux que je suis obligé d'administrer à mes disques... Et ça repart !
A une seule reprise, je me suis fait une petite frayeur... Dans un virage plutôt soutenu, ma vitesse me semblant un peu excessive, j'ai enfoncé mon pied dans le frein... Certainement un peu trop brutalement... L'avant s'est alors enfoncé en changeant d'un coup la trajectoire de mon véhicule... Les routes n'étant pas particulièrement larges, j'ai quelque peu "rongé" la bordure gazoneuse de la route... Heureusement que les autres roues étaient bien ancrées dans le goudron... Je en sais si l'ESP a joué un rôle quelconque mais j'ai eut le droit à une bonne oscillation de la voiture l'espace d'une seconde...
Encore quelques petits village à traverser et me voilà à destination. 8:20... Wooo...
J'ai bien du gagner 15 minutes sur l'ensemble de mon trajet. Je n'ai pas fait la moyenne mais je pense que j'ai du taper dans les 130 sur l'ensemble du trajet...
Mon ami était déjà la. Les moleté chauffés à bloc, prêts à en découdre avec les 900 métrées de dénivelés de sentiers qui nous attendaient.
Ça sent le chaud autour de mon estate... Je touche les roues histoire de voir le résultat.. Une bonne chaleur m'indiquant que la gomme à du se tordre et se retordre à de nombreuses reprises...
Remontage du VTT, fermeture centralisée de la 9-5. Le toit ouvrant restera entrebâillée histoire de laisser évacuer la chaleur qui risque de s'accumuler durant les trois heures de grimpette qui s'annoncent devant moi.
Petite descente pour traverser Cucuron, village provençal au nom si... Provençal... On se croirait dans un film de Pagnol. Quelques kilomètres plus moins,, nous abordons la piste qui s'annonce longue et éprouvante.
Nous grimpons, rigolons, tentons de battre des records de vitesse mais je me rend vite compte que rouler quotidiennement dans un Saab n'entretien pas vraiment la forme physique... Je crache, je souffle, j'ai chaud... J'en bave.
Quelques deux heures plus tard, nous voilà enfin au sommet. Le panorama que nous offre la nature est superbe. Au loin, nous apercevons la vallée de la Durance, les alpes pointent le bout de leur nez et la sainte victoire semble se découvrir dans la brume lointaine.
Nous roulons quelques kilomètres sur la crête pour atteindre le point qui va enfin nous offrir la récompense tant attendue, la descente.
Tige de selle baissée, réglage du casque, remise à zéro du compteur de vitesse maxi... Et nous voilà à l'assaut de la descente. D'une route de feu large et relativement uniforme, nous voilà désormais sur un single track jonché de pierres plus tranchantes les unes que les autres.
Je savais bien que mon pneus arrière n'était pas assez gonflé... Et mon intuition m'avait poussé à embarquer tout mon matos de réparation des crevaisons... Un passage un peu trop violent sur une pierre certainement trop tranchante... Je sens ce TAC sur la jante et quelques dix mètres plus loin, mon pneus arrière ne ressemble plus qu'à une pauvre chaussette plus plate qu'une galette...
Je cri de toutes mes forces pour prévenir mon ami mais avec la vitesse et son avance (10 mètres pas plus... Juré...) me voilà seul arrêté sur le chemin.
Ben quand il faut il faut !
Démontage de mal roue arrière, étalage de tout le nécessaire par terre et me voilà assis en tailleur en train de démonter mon pneus arrière.
Elle ne nous a pas loupée cette chienne de pierre... Le pneus a reçu un belle entaille de 5-6 mm et la chambre est transpercée des deux cotés. Je répare à l'ancienne. Une chambre peut revivre plusieurs fois après de telles aventures. Un coup de papier de verre, un peu de colle et je laisse le tout reposer 5 minutes.
La rustine attend patiemment dans ma main.
Ma montre m'indique qu'il est temps. Je colle, j'appuis fort, maintien la pression et laisse poser encore quelques minutes.
Mission remontage sans arracher ou abimer ma réparation. Je fais attention, gonfle légèrement la chambre avant de la rentrer dans le pneu, je remets tout en place et quelques minutes plus tard, me voilà en train de m'activer sur ma petite pompe.
Je reprends la descente en compagnie de mon ami qui m'avait rejoins entre temps... Nous enchainons les singles tortueux et commençons à sentir notre tracé plus rectiligne, moins abrupte, moins cassant, plus reposant. La fin est proche.
Les pierres ont laissé la place à de la terre bien compactée d'un petit sous bois agréable. Il fait encore frais malgré un soleil de plus en plus présent.
Nous retrouvons le goudron pour le dernier kilomètre. Vaugine est en vu. Le village est calme, le tourisme arrivant généralement plus tard dans la saison... Du moins dans ce si petit village. Contents de notre sortie, nous nous offrons un petit café à la terrasse du seul bistrot de la commune. Deux très mignonnes serveuses nous font l'honneur de nous apporter notre commande.
Un quart d'heure plus tard, nous agaçons doucement dans les ruelles pour les derniers cent mètres qui nous séparent de nos véhicules.
Sobre et superbe, elle m'attend. La carrosserie toute de noir vêtue semble avoir accumulé beaucoup de chaleur. Heureusement que j'avais laissé le toit ouvrant entrebâillé.
Doucement, je refais la manipulation inverse et recharge sans aucune difficulté mon VTT, souhaite une bonne fin de dimanche à mon ami et m'assied au volant.
Il fait chaud... Bien 35 degrés à l'intérieur... La clé ayant fait tourner ce 2,3 l survitaminé, je sens ce petit clac du déclenchement de la climatisation. Les 22° du SID de la clim déclenchent très rapidement les ventilateurs qui distillent l'air frais généré par le compresseur.
Il me faut repartir maintenant. Très rapidement, je ressens le besoin de délibérer les chevaux de mon Aero. Mode S enclenché, je recommence à profiter de la puissance.
Chemin inverse, je me méfies du trafic qui, même s'il reste celui d'un calme dimanche, est plus important que celui du matin. J'en profite donc pour accélérer sans pour autant atteindre des vitesses inconscientes.
L'autoroute se rapproche. Allez, je vais bien me faire un petit plaisir... Et tenez, pourquoi ne pas le partager avec vous ?
Mon iPhone réglé sur la position camera, je passe le péage et modère volontairement ma vitesse pour ne pas aborder la sortie du tournant menant à l'autoroute à une vitesse qui serait déjà trop élevée !
Me voilà en sortie de virage, je relâche l'accélérateur, ralenti vers les 40
J'enfonce alors mon pied droit jusqu'au clic du kick down si particulier aux boites automatiques.
La boite rétrograde de deux rapports, et laisse libre champs à la puissance libérée du moteur. Dans un calme assez surprenant, mon compteur de vitesse me montre que l'accélération est bien là.
La violence des premiers rapports laissent place à l'accélération importante et linéaire des 3 eme et 4ème rapports.
Les 190 dépassés... Je lève le pied... Le temps que l'aiguille de vitesse puisse quand même aller fleurter avec les 200... Faut pas déconner quand même.
Dernier plaisir et prise de conscience qu'il ne faut pas trop tenter la chance, je change de mode de conduite.
Mode S désactivé, cruise control activé, je me laisse porter par mon break à une allure à la limite de la réglementation.
Aix est en vu. Je rejoins le flot des voitures roulant en direction de Marseille. Déjà cette liberté passagère que je me suis offert me manque.
Je me prends à rêver d'un road movie, une virée en solitaire dans les pays nordiques, un retour au sources de notre marque fétiche, une virée dans les fjords norvégiens avec des haltes pour profiter des paysages, du silence, de la nature et de la simplicité.
L'Ecosse, ou encore le Danemark...
Même si le temps n'y est pas toujours beau, je m'imagine arrivant doucement au volant de ma Saab sur un petit port de pêche, au petit matin encore brumeux... Coupure du moteur et je rentrerai dans le seul café pour y prendre un petit déjeuner bien chaud, réconfortant, réparateur de la longue route que j'aurai fait pour rejoindre ce coin de paradis...
Je me remémore l'époque où, jeune est sans contraintes de temps et financières, j'avais fait le tour des USA au volant d'une Cadillac, modèle Fleetwood top luxe, pendant un mois. Nous avions préféré louer la plus grosse voiture de l'agence de location et dormir dedans... Plutôt que de se payer des hôtels toutes les nuits... 23.000 kilomètres en 4 semaines...
La sortie vers la gare saint Charles se présente à moi. Clignotant, je bifurque. Les voitures sont là, en nombre. Accélérer ne sert plus à rien désormais. Me voile revenu à la vie citadine.
Je ferme mon toit ouvrant pour pouvoir profiter du calme royal de mon intérieur. Les 200 watts harman kardon de la sono distillent une de mes musiques préférée. Un classique d'un des chanteurs français les plus talentueux du vingtième siècle... Gainsbourg...
dix minutes plus tard, le park assist bip pour m'indiquer la proximité du part choc arrière avec celui de la voiture me précédent. Je finis le créneau, passe mon levier de vitesse sur P et coupe le contact.
Soupir...
Dans un bruit de cuir, je m'extirpe du véhicule, regroupe mes affaires et entame mon retour à la vie familiale.
Une bien belle demi journée comme je les aime. Un vrai moment de bonheur très personnel partagé avec celle que j'adore, vous l'aurez compris, ma Saab !
J'espère que j'aurai réussi à vous faire partager ces bons moments.
TBH
je dirais plutôt que selon le rapport consommation / prestations offertes, c'est la C1 qui est un gouffre 
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